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Fin décembre dernier, à lannonce dun mouvement de grève à la Saint-Sylvestre, Patrick Partouche a annoncé son intention den découdre avec les syndicalistes de son groupe. Il na pas hésiter à mettre en cause les qualités professionnelles de salariés anciens se préoccupant des conditions de travail et demploi de leurs collègues au point de devenir représentants du personnel. Une réaction totalement disproportionnée par rapport aux enjeux de cette grève et à la portée économique des revendications légitimes des salariés.
Mais la grève nétait sans doute pas lenjeu de la partie. La famille Partouche avait un autre pari en cours. Celui de vendre ses casinos au plus haut prix.
Depuis plusieurs mois, des négociations sont en cours avec Michel Ohayon, promoteur immobilier et propriétaire de la SPIIC qui projette de racheter le groupe Partouche par une Offre Publique dAchat (OPA). Alors que la valorisation boursière du groupe est denviron 814 millions deuros à ce jour sur la base dune action à 18,88 , les seuls intérêts de la famille Partouche représentent quelques 536 millions deuros (1). Or, sa part du capital ne représentait « que » environ 430 millions deuros lannée dernière. Les rumeurs dOPA ayant fait grimper dà peu près 24% le prix de laction depuis juillet dernier.
Les derniers rumeurs des cercles boursiers font état dune offre de Michel Ohayon à 21 laction. Soit une hausse des gains de la famille Partouche de quelques 60 millions deuros supplémentaires.
On comprend quune famille qui risque de gagner près de 40 000 années du SMIC brut (de quoi payer lensemble des salariés du groupe pendant 4 ans) dans une partie de poker-menteur nait pas envie de partager quelques centimes de lheure avec ses employés.
Mais les rumeurs ne sarrêtent pas là. Le rachat par Michel Ohayon pourrait prendre la forme dun LBO (2) dont le contrat mettrait Isidore Partouche (le père) à la retraite et confierait la direction générale à Patrick Partouche (le fils) pendant au moins 3 ans. Son contrat serait alors « naturellement » assorti dun salaire à la hauteur et de diverses primes dobjectifs, stock options, etc. Il ny a aucune raison pour quil se passe des mêmes avantages que ses homologues.
Sa chance semble être au rendez-vous. Car, un joker vient de se révéler. Endemol, le groupe de divertissements télévisuels vient de déclarer son intérêt pour le groupe Partouche. Endemol, spécialiste de la télé-réalité, louche vers les activités de casino en ligne et les spectacles. A quand des émissions suivant des SMICards qui vont tout perdre aux machines à sous ?
Pour la famille Partouche, voilà de quoi pousser à nouveau le cours de laction vers le haut et/ou renchérir lOPA.
On rapporte que le groupe a son il sur des projets touristiques en Israél, notamment la construction de casinos dans la région dEilat et dun « mini-Las Vegas » dans le désert à Mitzpe Ramon. Avec Michel Ohayon et Endemol autour de la table, Patrick Partouche a tout à espérer dun « ménage à trois » ?
Une bonne motivation pour en vouloir aux syndicalistes, les otages malgré eux, denjeux insoupçonnés. Dans une telle situation, il ne manquerait plus que les salariés sinquiètent de leur avenir pour gripper la table de roulette ! Voici des raisons bien plus sérieuses pour les licencier que celles évoquées jusquici.
(1) Cumul des parts de la Financière Partouche et de la famille Partouche.
(2) LBO Leveraged Buy Out – montage financier permettant la prise de contrôle par le management sappuyant sur un rachat des actions par un fonds dinvestissement intéressé par les retours sur investissement mais pas la gestion effective de lentreprise.
Sources :
Yahoo Finance
Cercle Finance