Le Lutetia était un des grands établissements hôteliers parisiens à ne pas avoir encore fait de grands travaux contrairement à ses principaux concurrents. C’est maintenant chose faite, puisque la fermeture est prévue pour le mois d’avril 2014. Ainsi, la direction du Lutetia compte bien à travers ce grand chantier pouvoir sauvegarder la compétitivité de l’entreprise et procéder à une remise en norme en matière de sécurité et d’accessibilité. La durée des travaux est prévue pour 36 mois. Au-delà du projet technique, il est important et primordial pour la CFDT de se concentrer exclusivement sur le projet social. Que vont devenir les 211 salariés de cet illustre et renommé établissement parisien ? Ils sont invités à quitter l’entreprise tout simplement et cela, quels que soient leur ancienneté et leur âge. La direction a présenté aux partenaires sociaux un PSE qui n’offre que trois options pour les salariés. La première, accepter la suspension de son contrat de travail pendant la période de fermeture, ouvrant droit à un maintien partiel de la rémunération (dont les conditions sont tellement dissuasives qu’il n’y a pas d’autres choix que de refuser). La deuxième, l’incitation au départ volontaire dans le cadre d’une création d’entreprise, ce qui ne concerne évidemment qu’une extrême minorité de salariés. Si ces derniers refusent ces deux propositions, ils seront licenciés pour motif économique avec seulement des indemnités conventionnelles, ça c’est la troisième option ! Ces propositions sont inacceptables pour la CFDT.
À ce jour les négociations sont bloquées, et la direction du Lutetia pour qui le mot « sauvegarde » ne s’accorde qu’avec compétitivité n’entend pas mettre des moyens financiers pour maintenir l’emploi, surtout pour les salariés les plus fragilisés.
L’ensemble des salariés de l’hôtel Lutetia sont mobilisés, ils seront en grève demain (le 10) à partir de 11h00.
La vision de la CFDT sur ce que devrait être le plan de sauvegarde de l’emploi :
Certains salariés feront le choix du retour dans le Lutetia 2. Leurs salaires devraient être garantis à 100%. Les salariés déjà fragiles ou âgés (45-57 ans) peuvent être dispensés de travailler pendant les 36 mois.
Pour d’autres, ce sera l’occasion de se lancer dans une création ou reprise d’entreprise ou même dans le bénévolat associatif qui est aussi une forme de valorisation humaine : versement des 36 mois de salaires en une fois, liberté de temps à 100% avec option de retour à lever avant la réouverture. Le public éligible à ce dispositif de création/reprise d’entreprise viable étant très limité, on peut penser qu’une aide supplémentaire à la création et à l’éloignement serait un plus pour durablement les installer dans une activité viable (nota : il faut 3 à 5 ans pour juger de la pérennité d’une entreprise).
Pour d’autres encore, ce sera l’occasion d’aller voir ailleurs. Ce qu’il convient d’éviter ici, ce n’est pas la dissuasion absolue mais l’encouragement à ce type d’aventure qui peut être synonyme de précarité. La CFDT n’a pas de remarques particulières pour les salariés qui adhèrent au CSP (contrat de sécurisation professionnelle). Limiter l’indemnité de départ à 3 mois de salaire par année d’ancienneté pour ceux qui n’adhèrent pas au CSP.