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Chez Autogrill, le SMIC n’est plus le minimum garanti, mais une limite à ne pas atteindre !

Autogrill est le leader mondial de la restauration au service des voyageurs, ce groupe est implanté sur les aires d’autoroutes, les aéroports, les gares et les centres commerciaux.
Lors de la négociation annuelle obligatoire du 02 octobre dernier, la direction a déclaré que les augmentations de salaires au sein de la filiale « gares » seraient de 0.4%, en ajoutant que c’est à prendre ou à laisser…
Cette même direction considère que par temps de crise, les salariés d’Autogrill doivent être fiers d’appartenir à une entreprise qui investit, et que cela vaut bien un sacrifice financier, sauf qu’il est porté exclusivement par les salariés.
Au-delà du comportement déloyal de l’entreprise qui visiblement refuse la négociation, c’est bien un drôle de principe d’équité qui est proposé par la direction et qui scandalise la CFDT.
En effet, elle annonce tranquillement que l’augmentation générale de 0.4% sera diminuée du montant de la revalorisation légale du SMIC et des minimas conventionnels  déjà octroyés.
Ce qui veut dire qu’un salarié au SMIC a obtenu depuis le 1er janvier 2012 une hausse de son salaire de 1.8%, grâce aux différents ajustements du SMIC. La « drôle » de règle d’équité d’Autogrill consisterait à soustraire ce taux de revalorisation à celui proposé par la direction (0.4%-1.8%), soit -1.4%… C’est donc la somme de 7.60€ (soit 5 centimes d’Euros de plus par heure) que les salariés devront rembourser à la direction chaque mois.
Ce que l’on pourrait qualifier de « nouveaux riches » représentent tout de même 60% des salariés de l’entreprise. Mais rappelez-vous…les salariés d’Autogrill doivent être fiers et doivent s’estimer chanceux de travailler dans une entreprise qui traverse la crise sans licencier.
C’est un véritable holdup ! Après avoir bénéficié grassement d’un taux de TVA réduit, qui rapporte à l’entreprise selon nos estimations 6 millions d’euros, ce sont les salariés qui sont maintenant mis à contribution.
Cette même entreprise considère aussi que la reconnaissance ne passe pas obligatoirement par une augmentation de salaire mais plutôt à ne pas faire partie des 3 millions de chômeurs.
C’est encore cette même direction qui reconnaît que l’activité de l’entreprise repose sur 80% des salariés payés au SMIC et souvent surexploités. Mais sur l’échelle du « socialement correcte », c’est le système le plus humain comparé à celui des fonds de pension qui génèreraient des licenciements à tour de bras.
Doit-on se rassurer alors ? Pas si sûr… L’entreprise ne se satisfait pas des résultats à cause des travaux qui ont pris du retard à la Gare de Paris St Lazare. Comme si les salariés d’Autogrill étaient responsables de ces aléas et devraient en payer les pénalités.
La CFDT exige la réouverture des négociations, qui doivent se dérouler conformément à la loi et de façon loyale !
La CFDT demande à la direction d’Autogrill de respecter leurs engagements pris avec l’Etat dans le cadre de la réduction du taux de TVA dans la restauration.
La CFDT rappelle également que les négociations annuelles obligatoires ne portent pas exclusivement sur la rémunération mais aussi sur d’autres thèmes revendiqués par l’ensemble des organisations syndicales et rejetés sans aucune discussion de la part d’Autogrill.
Un exemple ? Celui des conditions de travail…mais cela fera l’objet d’un autre article…. A suivre !