(…) le secteur de la restauration a déjà bénéficié en 2004 d’une aide de plus de 1 milliard d’euros afin, entre autres, d’aligner le Smic de la profession qui était, pour les 600 000 salariés de ce secteur, plus bas que le Smic de droit commun. Les professionnels s’étaient au départ engagés à créer de nouveaux emplois, cela n’a pas été suivi d’effet. Aujourd’hui, l’Etat français dépense donc déjà beaucoup, simplement pour que le salaire
minimum dans la restauration soit conforme au droit commun. La mesure a été reconduite pour 2006, sans qu’aucun objectif de création d’emplois ne soit assigné à la profession.
Les pouvoirs publics nous présentent la baisse de la TVA pour la restauration comme une victoire qui serait arrachée par la France à la technocratie bruxelloise. Tout cela est faux. Les Français seraient les uniques financeurs d’une mesure dont le coût moyen sera d’environ 75 euros par citoyen et par an. Drôle de pays que le nôtre qui, dans un contexte budgétaire et social difficile, assume de livrer un combat national pour la cause des propriétaires de restaurants, sans se soucier vraiment de l’emploi, de la dette, ou des politiques publiques qui préparent l’avenir de ses enfants comme l’université ou la recherche.
Ce n’est pas nous qui l’écrivons mais Patrick Weil, directeur de recherches au CNRS et Jean Norma, fonctionnaire au Ministère des Finances dans cet article publié par Libération le 19 décembre dernier. Un monument de bon sens que vous pouvez lire ici.