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Quen est-il des 40 000 créations demplois promises par André Daguin en 2004 ? Malgré une absence totale de vérification de lutilisation des fonds publics dépensés dans le secteur des HCR, le gouvernement sapprête à verser aux employeurs quelques milliards supplémentaires. Cette fois, moyennant un objectif encore plus farfelu : 50 000 créations demplois par an jusquen 2020 soit un total de 600 000 ! Et cest le gouvernement lui-même qui lannonce en la personne dHervé Novelli, Secrétaire dEtat chargé du Tourisme.
Pour ce faire, le gouvernement a trouvé un moyen imparable ! Demander aux riches comment ils veulent senrichir davantage dans les années à venir.
On aurait pu solliciter des entreprises créatrices demplois, soucieuses de leur contribution sociale, de lenvironnement et de léco-tourisme ; celles qui emploient leurs bénéfices à investir dans des équipements. Mais cest aux multinationales contrôlées par des fonds dinvestissement que lon fait appel.
Des groupes de réflexion animés par un cabinet de consultants américain (Boston Consulting) ont réuni des « stars » du patronat comme Gilles Pélisson (patron dAccor), Gérard Brémont (patron de Pierre et Vacances) et Henri Giscard dEstaing (fils de Valéry, patron de Club Méd) pour tenter de répondre à la question.
Leurs réponses se retrouvent sous forme de propositions dans un rapport du gouvernement qui sera présenté jeudi (26 juin) avec le nouveau logo de notre cher pays.
Le remède aux maux supposés de lhôtellerie française est donc
une nouvelle injection de fonds publics. Et la pilule pour faire passer les nouvelles aides : une campagne médiatique ridiculisant les normes hôtelières actuelles afin de convaincre le contribuable français que cela sera de largent bien dépensé.
Et comme tout projet de ce gouvernement, il y a un petit « package » pour altérer le droit du travail en pièce jointe. Cette fois, il sagit dun nouveau contrat de travail réservé au secteur touristique. Le gouvernement souhaite créer des cursus de formation communs aux pays du Maghreb et à la France, dans le cadre de lUnion pour la Méditerranée. Un moyen dassouplir à la fois la politique de délivrance de visas et le contrat de travail. Selon le Secrétaire dEtat : « Le nouveau contrat sera plus flexible quun contrat de salarié et inspiré du statut de lautoentrepreneur, tout en conservant une couverture des droits ».
Un projet qui semble répondre comme un charme aux soucis des dites multinationales avec leurs franchisés à la fois employeurs et sous un lien de subordination dont le droit communautaire rappelle régulièrement les contradictions des clauses contractuelles avec la législation du travail.
Enfin, pour combler la pénurie de main duvre qualifiée, quoi de mieux quun « contrat dautoentrepreneur » conclu dans le pays dorigine ? Un bon moyen dinaugurer limmigration sélective chère au Président de la République et de contourner le droit du travail français et communautaire.