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Lundi de pentecôte : dans ce brouhaha, seuls les employeurs sont gagnants

Le 5 juin, le lundi de pentecôte, approche à grands pas. Cette année, à priori, moins de remous à prévoir que l’année dernière. Mais la mesure existe toujours !
Certes, une circulaire administrative est venue désamorcer les tensions en facilitant la récupération de la journée de solidarité par fractionnement en laissant la possibilité d’un jour férié intact. Mais dans l’absolu, seuls les employeurs sont gagnants !
Qu’en est-il donc cette année ? Votre employeur peut vous faire travailler gratuitement pendant sept heures soi-disant par mesure de solidarité inter-générationnelle.
Si vous êtes au SMIC, une journée de sept heures vaut 56,21 €. En échange, votre employeur acquitte au Trésor Public, une taxe de 0,3% « au profit des anciens » dont les maisons de retraites, censées être les ultimes bénéficiaires, réfutent avoir bénéficier pour améliorer leurs conditions de vie.
Mais
((151,67 heures/mois x 12) x 8,03 €) x 0,3% = 43,84 €
Votre employeur gagne donc 12,37 € pour sa peine. Il a pu vous faire faire de nombreuses heures supplémentaires (augmentant la masse salariale sur laquelle les 0,3% sont appliqués) avant que son « crédit » soit entamé !
Plus que vous gagnez, plus qu’il gagne ! Prenons un salaire de 2200 € bruts/mois. A ce niveau, le salarié est sans doute au forfait et ne se voit jamais payer des heures sup. Sa journée de 7 heures vaut 101,53 € bruts. La taxe réglée par l’employeur sur la base de 0,3% = 79,20 €… 22,33 € de différence au profit de celui-ci !
Mais les employeurs n’ont plus l’obligation de vous faire travailler un jour férié, et même pour esquiver les conflits, les plus intelligents éviteront le lundi de pentecôte !
Prenons le cas par exemple, très jalousé, du secteur des Hôtels, Cafés, Restaurants où, au lieu de bénéficier de 11 jours fériés comme quasiment tous les salariés en France, on n’a droit qu’au 1er mai + 3 autres jours fériés (un total de 4).
Grâce à cette mesure, les salariés des HCR n’ont plus que 3 jours fériés non-travaillés dans l’année ! Et seul le 1er mai est payé double !
Un effort de solidarité bien plus élevé qu’ailleurs ! Le gouvernement de M. Galouzeau de Villepin et de M. Sarkozy de Nagy-Bocsa a oublié cela dans ses discussions avec le patronat des HCR pour « améliorer l’attractivité » des emplois.
Mais alors, les employeurs les plus malins s’interrogent ! Quel jour « pîquer » aux salariés ? Car, faisant coïncider – nous parlons d’expérience – les jours fériés avec les repos hebdomadaires grâce au flou juridique entourant celui-ci dans la CCN des HCR, il ne reste plus de jours fériés à reprendre !
Réponses :
1) on reprend quelques minutes par jour ;
2) on leur prend un jour de repos hebdomadaire (car un seul est obligatoire)
3) on leur pique une journée de congé conventionnel qui vient d’être instauré par l’avenant n° 1 de juillet 2004 que l’UMIH jure, pourtant, de respecter en remerciement des nouvelles aides.
Conclusion *ironique* : On se demande pourquoi il reste des postes à pourvoir dans les HCR !?
N.B. Si vous travaillez à temps partiel, votre « journée de solidarité » équivaut à une journée de travail à durée normale, contractuelle. Si vous travaillez à temps plein, votre journée de solidarité ne peut dépasser 7 heures. Dans le secteur des HCR, où on est toujours à 39 heures hebdos dans la plupart des cas, si vous faîtes une journée « normale », votre employeur vous doit 45 minutes.