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Dans la banlieue nord de Londres, se déroule un conflit qui devrait nous interpeller toutes et tous. Cest le genre de situation que nous connaissons très bien dans notre syndicat. Un sous-traitant tente de diminuer les salaires de ses employés de près de 30% et supprimer au passage des congés payés conventionnels, revoir la prévoyance à la baisse, etc.
Il sagit dune « fondation privée à but non lucratif » Fremantle. Il y a cinq ans, elle a repris les contrats de plusieurs maisons de retraite médicalisées et la gestion de dispositifs de maintien à domicile auparavant gérés par des municipalités.
Les salariés de la fondation effectuent un travail difficile, accomplissant la toilette, les soins quotidiens et redonnant le goût de la vie à des personnes âgées lorsque leurs familles, souvent modestes, ne peuvent plus subvenir à leurs besoins.
Durant ces cinq années, la fondation a opéré des réductions de coûts. Moins dheures de travail, stress et fatigue, une rotation élevée de personnels démotivés sont autant de facteurs qui ont un impact négatif sur la vie et la qualité des soins des pensionnaires. Un rapport officiel vient même dattirer lattention sur les conditions demploi dans la branche.
Mais au 1er avril dernier, la Convention Collective du personnel de la fondation a expiré (en droit britannique, elles ont une durée déterminée). Fremantle a refusé de négocier avec le syndicat représentant le personnel, UNISON, lun des plus puissants du Royaume-Uni et a refusé de maintenir les avantages du personnel. Au contraire, elle a annoncé des mesures de baisse des salaires, des heures de travail et dautres « mauvais coups ».
Pour les salariés, dont la plupart des femmes employées à temps partiel jonglant avec des heures décalées et les obligations de la vie familiale, cela nétait pas acceptable. Le personnel a voté une action et organise des débrayages. Comme nous, les salariés nont pas les moyens dune grève totale.
Comme il est souvent le cas dans cette branche, « la patronne » se croit investi du droit divin et refuse tout dialogue.
Fremantle ne se contente pas de vouloir faire taire ses salariés mais voudrait museler le mouvement ouvrier tout entier !
Pour rehausser la pression sur lemployeur, UNISON a sollicité lorganisation par LabourStart dune campagne en ligne, relayée ici même sur notre site. Cette campagne a rencontré un franc succès. En une semaine, plus de 5 000 messages de protestation ont été envoyés par des syndicalistes et sympathisants du monde entier.
Réaction de Fremantle : le licenciement du délégué syndical, Andrew Rogers, et une menace de procès en diffamation adressée au fondateur de LabourStart. Voyant que celui-ci nétait pas intimidé et ayant reçu 3 000 messages supplémentaires dans les jours suivants, Fremantle a ordonné à ses avocats dintimider lhébergeur du site LabourStart. Celui-ci a cédé et émis un ultimatum à LabourStart de cesser la campagne à midi hier (vendredi) sous peine de la fermeture de la totalité du site. Malgré des négociations et lappui dUNISON, à 11h59 LabourStart a du clôturer cette campagne. Mais à 12h00, elle était de nouveau en ligne, hébergée sur un autre serveur dans un autre pays.
Il nous faut aider le personnel de Fremantle à gagner son combat et démontrer à sa direction que nous nallons pas nous taire. Apportez votre voix dès maintenant à la campagne en ligne.
[email_link] à vos camarades, collègues et amis et incitez les à joindre leurs voix aux nôtres.
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