Dun côté, nous avons Compass, qui pratique la subrogation (1) en cas darrêt de maladie ou daccident du travail. De lautre, Avenance, qui refuse daccorder cet avantage à ses employés.
Lors des passations de marché entre les deux entreprises, les salariés qui passent dAvenance à Compass bénéficient de la subrogation. Tant mieux pour eux. Mais pour ceux qui passent de Compass à Avenance, que se passe-t-il ?
La société voudrait bien sûr, ne pas avoir à gérer ce cas de figure. Mais il sagit pour le salarié, dun avantage acquis individuel qui doit être maintenu avec le contrat de travail. La CFDT la fait démontrer par les tribunaux à plusieurs reprises.
Mais il y a un hic ! Pour démontrer lexistence de cet avantage acquis individuel, il faut en avoir bénéficié au moins une fois.
Autrement dit, un salarié qui bénéficiait de la subrogation chez Compass mais qui ne sest jamais arrêté en maladie ou AT ne pourra pas continuer à en bénéficier alors que celui qui a bénéficié dun arrêt de maladie le pourra.
Morale de lhistoire : si vous travaillez chez Compass, tombez malade !
Une situation absurde qui se règle sur le dos de la collectivité en passant par le déficit de la Sécu. Car, lorsquon touche un salaire de la restauration collective, on évite les arrêts de maladie tant que lon peut.
Cela pose de véritables questions de société ! Le capitalisme en serait désormais à jouer sur les coûts des régimes de prévoyance, à influencer les salariés pour ne pas qu’ils se portent malade, pour servir des bénéfices aux actionnaires ?
Les entreprises de restauration collective touchent des sommes colossales sous forme de remises de cotisations sociales. Tout le monde saccorde désormais pour réclamer des contreparties aux injections de fonds publics.
Notre syndicat revendique linscription de la subrogation dans les accords de prévoyance de la branche.
Notes :
(1) La subrogation = la possibilité pour lemployeur de faire lavance au salarié des indemnités journalières (avec le complément éventuel) et de se les faire rembourser directement par la Sécurité Sociale.