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American Express Voyages d’Affaires : grâce aux clients technophobes le plan de licenciements est abandonné !

La direction d’American Express Voyages d’Affaires (AEVA) annonce la fin anticipée du Plan de Sauvegarde de l’Emploi (PSE) concernant la « ligne opérations ». Elle prend prétexte d’une réunion du Comité Central d’Entreprise d’hier, vendredi 7 avril, pour en faire une communication générale aux salariés. Dénoncé ici pour sa motivation purement financière au profit des actionnaires, cette décision vient à nouveau en faire la démonstration.
Le projet de la direction consistait à installer chez le client un portail internet, Easy Travail Services, dans l’objectif de réaliser des gains de productivité et des suppressions d’emploi tout en vendant du conseil et de la formation. Il semblerait que les clients ne soient pas prêts à accepter de tels bouleversements de leurs habitudes.
En effet, AEVA a gravement mésestimé la montée des transactions en ligne qui n’atteindront selon ses propres dires que 23 à 25% à fin 2006 au lieu des 30%+ espérés en mai 2005.
Résultat : après avoir annoncé 413 suppressions d’emplois en mai 2005, le nombre de départs sera d’environ 300 à 320. Peut-on en déduire que ce nombre amène la direction à se séparer de salariés expérimentés qu’elle aurait préféré conserver ?
Certes, la signature d’un accord de méthode avec le syndicat majoritaire (CFTC) annonçant non seulement les suppressions d’emploi mais aussi les conditions de départ et le contenu du PSE plus de six mois avant la consultation du CCE a jeté le trouble parmi les salariés. Nombre d’entre eux, inquiets, insatisfaits de leurs conditions de travail, incertains quand à l’avenir, se sont précipitées pour demander une suspension de leur contrat de travail ou un départ volontaire. Les services en ont été désorganisés au point de perturber les relations clientèle.
Ainsi, la direction avoue qu’au-delà du seuil atteint d’environ 300 départs, « le fonctionnement de l’entreprise en serait affecté ». Certains salariés, ayant demandé leur départ, verront même leurs projets personnels contrariés du fait de l’arrêt du PSE.
La direction est, par ailleurs, obligée de recruter comme les annonces dans la presse en témoignent ces derniers jours.
Le PSE continue à courir pour les commerciaux (dont la direction cherche à se séparer encore de six d’entre eux en fin d’année) et les coursiers, qui, grâce au « e-ticketing » n’ont plus rien à porter. 17 postes seront supprimés en fin d’année.
Au final, AEVA se sort de ce PSE avec un volume d’affaires en ligne loin des espérances, un maillage territorial dégarni grâce aux fermetures d’agences opérées dans le cadre du plan et des personnels démotivés et sans illusions.
Peut-on en déduire que le PSE risque de se poursuivre au niveau de la direction générale française ? On sera curieux de connaître le « reporting » qu’American Express en fera à ses actionnaires dans le cadre de son rapport de « Corporate Social Responsability ».