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Accor : Pélisson greenwash le groupe !

Elevée aux Playstations et autres consoles Nintendo, la nouvelle génération de patrons n’a décidément pas peur de jouer au capitalisme virtuel. Dans ce nouveau jeu, la valeur du travail est uniforme, le SMIC. En revanche, une poignée de contrats peut faire décoller la cour de l’action largement au-delà de la valeur des biens immobiliers sur lesquels elle repose.
Après avoir cédé le Club Med, Carlson Wagons Lits, ses actions dans Compass Group, sa filiale de restauration collective en Italie, les murs de 261 hôtels, annoncé la cession de Go Voyages, c’est maintenant les murs de 535 hôtels qui seront cédés d’ici 2008 et 550 autres après cette date.
Soit plus du tiers du groupe qui compte 4 000 hôtels dans le monde !
L’unique but de ce jeu : générer du cash pour rémunérer ses actionnaires par des plans de rachats d’actions.
Pendant ce temps, le groupe Accor tente de convaincre ses petits actionnaires de ses bonnes intentions en termes de responsabilité sociétale et arrive même à voiler les yeux des agences de notation. Comment Accor peut-il s’engager sur une mise aux normes énergétiques et environnementales de bâtisses qui ne lui appartiennent pas ?
A travers le Ticket-Restaurant (dont le groupe est leader sur le marché avec Chèque-Déjeuner de Sodexho), Accor prélève d’ores et déjà sa dîme sur tous ses concurrents, petits et grands, à travers des frais de gestion. Il leur fait supporter le poids des titres volés ou perdus et fait payer au consommateur (ou son employeur) le privilège d’utiliser cette « monnaie » privée. Maniant un tel pouvoir et avec un peu d’imagination, Accor pourrait inciter la majorité de la profession à « se mettre au vert ».
Mais non, le schéma est trop rentable ! Le groupe priorise son déploiement sur d’autres secteurs. Grâce à un coup de pouce du gouvernement de Dominque Galouzeau de Villepin, il peut désormais prélever sa taxe sur les heures de ménage et/ou de services à domicile dispensé par des SMICards à temps partiel dont les employeurs particuliers sont exonérées de cotisations sociales. Grâce aux amis politiques, il espère bénéficier du même schéma sur les « chèques transport » et profiter de l’envolée des prix des carburants, secteur dont il est totalement étranger.
Dans sa profession de base, l’hôtellerie-restauration, où plus de 50% des salariés sont rémunérés au SMIC, le groupe pousse aux environs de 70% ce chiffre. Est-ce un hasard que les employeurs du secteur, l’UMIH en tête, proposent d’accorder des chèques-vacances aux 800 000 salariés du secteur plutôt que de leur accorder une revalorisation des salaires ? Tout le monde sait que le monopole de l’ANCV est jalousé par Accor depuis belle lurette. Ces titres sont bien entendus exonérés de cotisations sociales et par conséquent, même vendus par ses concurrents feraient économiser d’énormes sommes au groupe Accor (environs 50% de leur valeur) par rapport à une augmentation de la grille des salaires de la Convention Collective Nationale des HCR.
Les dernières annonces « stratégiques » du groupe Accor privent les salariés et leurs régimes sociaux de leurs dus. Seuls les fonds d’investissement (actionnaires principaux) sont gagnants. Fonds auxquels on cède la juste rémunération et les retraites des travailleurs ainsi que la propriété d’une bonne part des hôtels des capitales et des grandes villes du monde entier.
Ce n’est pas pour rien qu’aux Etats-Unis de plus en plus de voix s’élèvent contre le pouvoir de ces fonds.
Greenwash : (en anglais, dérivatif de « whitewash ») = peindre la façade en vert.