Une large majorité d’élus du Comité d’Entreprise d’Eurodisney se sont prononcés, en l’état actuel du projet et de ses modalités, contre la recapitalisation et la réduction de l’endettement du Groupe Euro Disney et ce, par 9 voix contre.
En effet, ce « désendettement » supposé et l’injection d’un milliard d’euros par la maison-mère, n’est qu’une opération financière permettant de conserver de juteux profits au Groupe et ne fait aucune place au social, pourtant essentiel dans une entreprise de service.
Avec cette recapitalisation, pas de versement de la Participation et/ou de l’Intéressement aux salariés, pas d’avancées sociales majeures telles que la prise en compte financière du travail du dimanche.
Par contre, le versement des royalties à The Walt Disney Company (TWDC) est assuré annuellement à hauteur de 75 millions d’euros. Les Redevances dues au Gérant devraient passer de 1% à 6% du chiffre d’affaire d’ici à 2018. L’Etat français et ses collectivités y trouvent aussi leur compte en percevant de conséquentes taxes. Les 2 actionnaires majoritaires (la TWDC et le Prince Al Waleed) ne sont donc pas oubliés, seuls les petits actionnaires faisant encore les frais de ce montage.
TWDC qui détient dorénavant l’ensemble de la dette de l’entreprise (1 milliard 998 millions) propose d’injecter 1 milliard d’euros et suspend le remboursement du capital de la dette restant (998 millions) pendant 10 ans (exigible et payable en 2024).
Or, les intérêts sur le capital de la dette restant seront dus annuellement, à hauteur de 40 millions, soit près de 400 millions sur 10 ans !! De plus, l’exercice clos au 30 septembre 2014 vient gonfler ce restant dû de la dette de 144 millions de perte et aucune perspective encourageante n’est à prévoir pour les années futures.
Sur les 10 prochaines années, la TWDC percevra 1 milliard 150 millions d’euros de l’entreprise (750 millions de royalties ; 400 millions au titre des intérêts de la dette).
Dans 10 ans donc, le capital de la dette actuellement d’un minimum de 1 milliard 142 millions (998 millions + 144 millions de perte au titre de l’exercice 2014) sera exigible.
Si cette recapitalisation, en trompe l’œil, semble diviser la dette, celle-ci, d’ici 10 ans, sera entièrement reconstituée et aura permis à la TWDC de s’enrichir plus que de raison au détriment des salariés.
La CFDT exige du Groupe et de ses décideurs une complète refonte de leur projet exclusivement financier, d’octroyer une place essentiel au social, moteur indispensable du développement et de la pérennisation de l’entreprise.
Faute d’avancées notoires et conséquentes, la CFDT ne pourra suivre l’entreprise dans ce projet de recapitalisation.