Les vieux militants, tout comme les… anciennes militantes, de notre syndicat se souviendront, au début des années 1980, des luttes pour les droits des travailleurs dans le fastfood. A l’époque, il existait une seule Convention Collective qui prévoyait une « nourriture saine, abondante et variée » et même une quantité de boissons alcoolisées par repas.
Face au régime unique et quotidien Hamburger/Coca des chaînes aux enseignes américaines, les salariés se révoltaient, réclamant et faisant grève pour de la Choucroûte/Vin blanc, par exemple, une fois par semaine.
Pour soutenir les salariés en lutte, notre syndicat avait adopté « les opérations verre d’eau ». A l’époque, tout restaurateur ayant l’obligation d’en fournir un, gracieusement, à celles et à ceux qui le demandait, notre syndicat rassemblait ses militants dans une queue aux caisses d’un fastfood choisi pour l’occasion en réclamant chacun à la suite, un verre d’eau.
Ceci ne plaisait pas aux entreprises, notamment Burger King, qui tentait d’intimider notre syndicat par un encadrement de nos manifs par ce que l’on appellerait aujourd’hui « des vigiles » (à l’époque, « des nervis ») chargés de nous faire déguerpir. L’un de nos militants s’est même trouvé renversé sur le trottoir des Champs Elysées, donnant lieu à échange de plaintes, etc.
Grâce à ses mobilisations de l’époque, les salariés du fastfood français n’ont pas été « supersized ». La CCN, elle, a été scindée en plusieurs versions : Restauration collective, Restauration rapide, Cafétérias, etc. de façon plus ou moins digeste aux salariés.
Après avoir récupéré les établissements de la marque Wimpy (ex. Jacques Borel), Burger King a choisi de quitter la France en 1997, enviant à ses concurrents, leur croissance.
Elle revient par la petite porte à Paris, grâce à Autogrill et la SNCF, vendant toujours son « Whopper ».