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Vendredi 05 septembre 2008, nos délégués syndicaux de la restauration collective se sont réunis pour échanger sur les négociations actuellement en cours, à l’initiative des employeurs. Avec quelques 650 qualifications constatées, l’incompréhension règne lors des passations de marchés.
Et pour cause ! La raison d’être des classifications est d’expliquer les différences de salaire en termes de justice sociale. Avec 70% des salariés de la branche dans la fourchette de 1 fois à 1,3 fois le taux horaire du SMIC, au final, il n’y a plus de différence de salaire. Pourquoi subsisterait-il des différences par ailleurs ?
Pourquoi un salarié accepterait une responsabilité si la finalité est une différence dans ces revenus de 30 par an ? Comment se distinguer comme employeur en proposant un centime d’euro de l’heure de plus que son concurrent ?
La CFDT reconnaît ces difficultés. Elle est prête à s’engager pour une simplification des classifications des emplois à condition que :
1) les employeurs reconnaissent les savoir faire en rétablissant des écarts de salaire appréciables entre les niveaux de classification ;
2) l’organisation de la progression des carrières soit lisible et compréhensible de toutes et de tous ;
3) la mobilité entre les différentes branches de la restauration soit garantie (1) ;
4) les moyens accordés par les entreprises en termes de tutorat, de formation, de validation/reconnaissance des acquis de l’expérience, etc. soient suffisants pour sécuriser les parcours professionnels ;
5) les entreprises respectent leurs engagements déjà pris comme ceux qui seront pris dans l’accord à venir.
Ainsi, les emplois repères doivent être ceux faisant l’objet des fiches-emploi existants ou à venir de l’Observatoire des Métiers du FAFIH, organisme paritaire où siègent les organisations syndicales de salariés et celles des employeurs, de toutes les branches de la restauration (dont le SNRC et le SNERSS).
Pour nous, un commis de cuisine, tout comme un chef de cuisine, en restauration collective doit pouvoir exercer son métier dans les mêmes conditions en restauration publique, en restauration rapide, en cafétéria ou dans un hôtel-restaurant. Une serveuse à l’étagère doit pouvoir exercer son métier sans distinction au minimum en restauration collective, publique et rapide. Elle doit avoir le choix entre les branches signataires pour améliorer son salaire. Jusqu’à présent, les employeurs, tout comme les syndicats de salariés, ont été d’accord sur ces principes.
Pour la CFDT, ils restent des points fondamentaux qui ne sont plus négociables !
C’est à ce prix que nous accepterons une réduction conséquente des appellations des métiers. Mais à quoi bon rayer l’existant avant de se mettre d’accord sur les appellations cibles ? C’est pourtant ce que demande le cabinet de consultants embauché par les employeurs ; une demande qui va forcément générer de l’incompréhension parmi les salariés qui ne retrouveront pas leur qualification actuelle dans les listes. Pour cette raison, il faut retenir un « Guide » de l’exhaustivité des métiers rentrant dans les emplois repères avant d’aller plus en avant. (Nous avons l’expérience de l’avenant n° 21 !)
Enfin, nous n’entendons pas effectuer ce travail et engager notre crédibilité auprès des salariés, pour voir aussitôt les entreprises décrocher de leurs engagements en négociant d’autres règles, entreprise par entreprise. Une clause de supériorité de l’accord de branche est donc une condition sine qua non de notre acceptation.
(1) Accord national du 20 décembre 1994 (OPCA) annexe 1