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« Le Parisien » croyait sans doute à un scoop aujourdhui en publiant un article intitulé « La cagnotte cachée de la CFDT » que lon apprend plus bas « centralise son fonds antigrève » (sic) !
On comprend très vite que la journaliste signataire, Odile Plichon, soccupe habituellement des syndicats patronnaux (sic) !
Cela ne surprend plus personne mais depuis quun certain Denis Gauthier-Sauvagnac sest fait prendre la main dans le sac révélant un véritable scandale autour des fonds secrets du côté de lUIMM et du Medef, certains médias sobstinent à vouloir mettre les syndicats de salariés dans le même
sac.
Madame Plichon tente dériger en fonds secret rien dautre que la CNAS (Caisse Nationale dAction Syndicale) dont tous les adhérents CFDT sont informés de lexistence au moins une fois par an lorsquils reçoivent leur carte dadhérent. Les prestations de la CNAS figurent sur les bulletins dadhésion et bien des documents qui circulent à lintérieur de la CFDT. Avant les cartes informatisées, les livrets dadhérent sur lesquels nous collions nos timbres portaient cette information en permanence.
Son financement par une part des cotisations est loin dêtre confidentiel. La répartition des cotisations entre les différents organismes de la CFDT fait lobjet de nombreux « camemberts » et darticles circulant sur papier ou sur Internet.
La CNAS intervient sous certaines conditions pour limiter les pertes de salaires en cas de grève déclenchée par le syndicat, pour financer les frais davocat et des pertes de salaire lorsquun délégué est victime de discrimination antisyndicale dans le cadre de lexercice de son mandat ou encore sous certaines conditions, contribuer aux frais de la défense prudhomale des adhérents.
A la CFDT, il est inimaginable que les syndicats ne dispose que de leurs propres ressources pour défendre leurs membres. Il serait trop facile pour les employeurs dintenter procès après procès pour « couler » un syndicat par les frais davocats.
Cest lidée fondamentale de la constitution des syndicats selon la loi Waldeck-Rousseau du 21 mars 1884 : « Les syndicats ou associations professionnelles, même de plus de vingt personnes, exerçant la même profession, des métiers similaires ou des professions connexes concourant à létablissement de produits déterminés, pourront se constituer librement sans lautorisation du gouvernement » afin dester en justice, de disposer du produit de leurs cotisations, dacquérir les immeubles nécessaires à leur activité, de constituer des caisses de secours mutuels ou de retraites.
C’est pourquoi la CFDT a choisi de mutualiser les moyens de ses syndicats, qui ont accepté par un vote, une gestion centralisée de cette partie des cotisations. La mutualisation de ces fonds a notamment permis à notre Syndicat de se développer dans les années 1980 et de devenir lun des premiers de sa Fédération et son Union Régionale. Elle a permis à la CFDT dêtre davantage présente dans le privé que les autres Confédérations.
Cest précisément pour cette raison que les finances de la CNAS sont confiées à un Comité de gestion dont les membres sont élus par les Fédérations et les Unions Régionales, pour NE PAS quun secrétaire général confédéral, par exemple, puisse peser sur elle pour privilégier son organisation dorigine ou ses choix « politiques ». Ce Comité garantit limpartialité de la gestion et rend compte à ses mandants.
Suggérer que cette caisse existe clandestinement depuis deux siècles est de la pure fantaisie de la part de la journaliste. Même si certaines idées ont pu précéder la loi de 1884, la CFDT n’existe que depuis 1964. Le mouvement syndical lui-même organisé autour de la première internationale remonte à 1864.
Certes, il y a moins de mouvements de grève en 2007 quen 1977 mais il y a bien davantage de militants persécutés aujourdhui quà lépoque et les procédures prudhomales sont passées dun recours confidentiel à un produit de consommation grand public.
Que la CNAS ait pu dépenser davantage quelle na gagné en 2006, notre Syndicat sen félicite ! Elle est bien gérée. Que le montant de ses actifs ne soit pas connu du Parisien, nous nous en rejouissons ! 150 millions, vous dîtes, Madame Plichon ? Vous devez vous tromper dau moins deux zéros ! Tous les adhérents de la CFDT vont se mettre en grève pendant un an 😉 Le gouvernement peut trembler !
Un secret industriel ? Clairement, on s’est payé sa tête ! Si les journalistes avaient pu savoir en quelques heures autant sur les fonds secrets de lUIMM, le Medef serait sans doute beaucoup moins embarrassé aujourdhui.
Allez, sans rancune ! Pour conclure, soyons « fair play »
Voici quelques pistes pour le prochain scoop de Mme Plichon
Du coté des syndicats patronnaux (sic), les versements dentreprises peuvent-elles être considérés comme des cotisations ? Le Medef, est-il un syndicat ? La loi Waldeck-Rousseau, sapplique-t-elle au Medef/UIMM ? Les éventuels paiements de briseurs de grève et remboursements de pertes de chiffre daffaire sont-ils des « secours mutuels » ? Pourquoi le Medef nat-il pas appliqué larticle 16 de ses statuts vis-à-vis de lUIMM puisque « tout le monde savait dans linconscient collectif » ce qui sy passait ?
Au fait… Notre syndicat sengage sur lhonneur ; lauteur du présent article ne fait pas partie des trois personnes à la CFDT « à être dans les secrets les mieux gardés ».