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Le premier mai en Afrique…

Après notre tournée en Asie, voici un petit tour d’horizon non exhaustif des manifestations du premier mai sur le continent africain…
En Algérie, le quotidien « La Tribune » regrette un premier mai « terne » et l’abandon des revendications sociales devant la mondialisation capitaliste.
En Angola, les trois confédérations ont surmonté leurs différences pour organiser une manifestation unitaire. La fin de la guerre et ses conséquences, en Avril 2002, a relancé l’espoir pour des jours meilleurs aux travailleurs angolais. Les syndicats font face à de grandes difficultés dans leurs activités, raison pour laquelle, ils cherchent de sensibiliser les travailleurs à l’unité et à la solidarité dans des actions syndicales, à travers la dénonciation des pratiques qui touchent leurs intérêts.
Au Burkina Faso, les centrales syndicales et les syndicats autonomes ont décidé de rompre avec la tradition et de ne pas transmettre un cahier de doléances au gouvernement à l’occasion du 1er Mai 2006. Justifiant cet acte par le fait que celui du 1er mai 2005 n’a pas encore reçu de réponses, ils ont marché dans les artères de Ouagadougou avant de tenir un meeting public.
A Cape Town en Afrique du Sud, la manifestation officielle a été interrompue en pleine centre ville par des centaines de personnes se disant des vigiles en grève affiliés au syndicat Satawu. Ils ont attaqué les manifestants et cassé leurs sonos disant que l’occasion ne se prêtait pas à chanter et à faire la fête. Leur syndicat, en grève depuis plus d’un mois, réclame 11% d’augmentation aux employeurs de la sécurité privée.
Au Congo, aucune manifestation officielle n’a été organisée à Brazzaville à l’occasion de la fête du 1er mai (fête des travailleurs) mais les centrales syndicales ont dressé de longues listes de revendications auprès de l’exécutif. La Confédération syndicale du Congo (CSC, ancien syndicat unique pendant les 3 décennies de monopartisme) et la confédération syndicale des travailleurs du Congo (CSTC), principales centrales syndicales du pays ont donné de la voix à l’occasion de cette fête. « Pour cette journée, la CSC recommande au gouvernement d’améliorer la gouvernance politique, administrative, macro économique, financière et la gestion des entreprises afin de favoriser les investissements, facteur indispensable pour la création des emplois », a déclaré le secrétaire général de la CSC, M. Daniel Mongo.
En Côte d’Ivoire, les principales centrales syndicales la FESACI , l’UGTCI et la DIGNITE ont appelé à un retour définitif de la paix. Parmi d’autres revendications, c’était le message le plus important formulé à l’intention des autorités lors du traditionnel meeting public.
Au Gabon, les principales centrales syndicales de la capitale économique (la Confédération syndicale gabonaise (COSYGA), la Confédération gabonaise des syndicats libres (CGSL) et la Confédération démocratique des syndicats autonomes (CDSA), ont collégialement demandé à leurs tutelles nationales, à l’occasion de la fête du travail, de « mettre fin à la trêve sociale » signée en 2003 avec le gouvernement, et d’exiger immédiatement la révision à la hausse du SMIC gabonais. Dans leur charte revendicative, lu par Jean Paul Opa, secrétaire provincial de la COSYGA, les syndicalistes reprochent au gouvernement d’avoir profité seul de la trêve sociale en abandonnant les progrès sociaux aux impératifs de la mondialisation.
A Antananarivo au Madagascar, la manifestation du 1er mai 2006 a ravivé les tensions entre les syndicalistes et le pouvoir politique. Les syndicats ont profité de l’occasion pour refuser l’instrumentalisation politique des syndicats. En effet, depuis deux à trois ans, le syndicalisme malgache vit une crise profonde. Ils entend adopter de nouvelles stratégies pour résister au vent de la division semé par le pouvoir politique.
A l’Ile Maurice, 15 000 personnes ont participé à la manifestation. Les intervenants se sont exprimés devant une foule visiblement de bonne humeur. Les discours politiques, évoquant la restructuration de l’industrie sucrière et de la zone franche ainsi que l’évolution du tourisme, de la pêche et des services financiers, étaient entrecoupés de chansons. Un concert a aussi été proposé.
Au Maroc, des défilés au son des slogans et chants militants ont eu lieu dans presque toutes les villes. Le journal « L’Economiste » regrette que les travailleurs n’aient pas une meilleure perception de l’action syndicale, la célébration de la Fête du travail serait davantage un «  Coucou, nous voilà » qu’un évènement de démonstration d’un rapport de force vis-à-vis du pouvoir et des employeurs.
Au Niger, la police a fini par autoriser les manifestations du premier mai, le jour même.
Au Zimbabwe, des milliers de travailleurs ont participé aux festivités organisées dans une vingtaine de stades à travers le pays et ont écouté des retransmissions des discours des leaders syndicaux. Sept personnes dont dirigeants syndicalistes ont cependant été arrêtés par la police accusés d’avoir prononcé des discours insultants vis-à-vis du Président Robert Mugabe.