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Un salarié de lhôtellerie de plein air (HPA) sest récemment adressé à la CFDT désireux de renseignements concernant ses conditions de travail. Embauché en Grande Bretagne, il possédait un contrat de travail de base et un avenant relatif à une mission en France. Le tout exclusivement rédigé en anglais et stipulant sa soumission au droit britannique avec une référence à la Convention Collective Nationale (française) HPA.
Cet avenant linformait de son affectation à un camping en France précisant quen fonction de la fréquentation, il pourrait être muté ailleurs. Dans ce cas, il en serait informé « le plus tôt possible », ce qui dans notre secteur dactivité veut dire en général, la veille au soir. Aucune précision à savoir si cette information devait être écrite ou orale
Le temps de travail : 35 heures sur 6 jours avec 4 heures supplémentaires obligatoires. Un jour et demi par semaine de repos avec la possibilité pour lemployeur de reporter en fin de contrat, les demi-journées ainsi que trois journées complètes au choix de lemployeur en juillet ou août. Les jours fériés sont considérés comme des jours normaux de travail.
Les salariés doivent se débrouiller entre eux pour faire leurs plannings de travail et les communiquer à lemployeur qui nintervient que pour régler les litiges éventuels.
Lorsque le salarié nest pas officiellement au travail, il peut être soumis à des astreintes sans limitation de durée. Durant ces temps, il doit rester à la disposition du manager qui peut lappeler à nimporte quel moment pour effectuer un travail ou soccuper dun campeur-client. Seul le temps passé à la tâche est rémunéré comme temps de travail.
Quand à la rémunération, lemployeur fait valoir une « rémunération mensuelle globale » pour la durée de lavenant de 1 674,28 . Mais l’employé ne touche que :
607,79 de salaire brut comprenant les 4 heures sups « majorées » et le paiement de lindemnité de congés payés dun jour et demi par mois (normalement 2,5 jours ouvrables en France).
+ 52,91 dindemnité de lastreinte décrite ci-dessus. Il pourrait éventuellement toucher quelques heures sups de ce fait si lemployeur joue le jeu.
+ 137,33 dindemnité de nourriture, de blanchissage et dachat des vêtements de travail.
La différence de 876,26 est une évaluation de la valeur du logement sous tente. Le salarié ne touche pas cette somme mais payera les cotisations sociales et les impôts correspondants, retenus à la source sur sa feuille de paie établie en Angleterre.
Le salaire est versé en livres sterling sur un compte ouvert dans le pays dorigine du salarié. Cest donc lui qui supporte tous les frais et commissions bancaires (non négligeables) pour chaque opération de retrait ou de paiement effectué en France.
Le taux de change est fixé par lavenant. Cette société recrute depuis la Grande Bretagne, des salariés dautres pays de la Communauté Européenne. Sils se font verser leur salaire en espèces, cest eux aussi qui font les frais de « leuro fort ».
Même la date de fin contrat indiqué, létait sous réserve « dun démontage du camping effectué à la satisfaction de la société ».
Quand aux recours possibles
entre la méconnaissance du droit, les lenteurs de la justice, les frais pour se rendre dans un autre pays afin dassister aux audiences, ils sont peu imaginables.
Eh oui, lEurope libérale, cest le cumul des lois nationales les plus restrictives au bénéfice des employeurs. Tout le contraire de lEurope sociale !